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Pensée divergente : pensez-vous comme un HPI ?

Dernière mise à jour : 13 févr. 2023

Qu’est-ce que je ferais si j’étais moins con ? Alors ce n’est pas moi qui le dis, c’est le personnage de Manu dans le cœur des hommes. Mais peu importe. Peut-on vraiment répondre à une telle question ? Peut-on savoir ce que l’on ferait si l’on pensait différemment ? Cela vous paraît impossible ? C’est au-delà de vos croyances ? Pire, vous n’avez même pas envie de lire la suite ? Mais oui, nous pouvons changer notre façon de penser pour nous dépasser. La raison est biologique et tout le monde peut le faire. Aujourd’hui, nous voyons comment développer sa pensée divergente et l'utiliser en groupe.




Quelles sont les deux grandes manières de penser ?

Joy Paul Guilford, psychologue et professeur au département de psychologie de l’université de Caroline du Sud (USC) met en évidence deux façons de penser en 1956. Il parle alors de pensées convergente et divergente.

La pensée convergente repose sur la concentration. Dans ce type de réflexion, nous focalisons toute notre attention sur certains aspects particuliers du problème. Un grand nombre d’informations nous échappe alors. En contrepartie, nous pouvons suivre des règles très précises. Le raisonnement logique, finalement assez complexe, est un exemple de pensée convergente.

Les personnes méticuleuses utilisent cette technique. Elles peuvent ainsi réaliser à la perfection des tâches dont elles connaissent déjà la méthode de résolution. Elles se concentrent pour réaliser un calcul, pour suivre une procédure à la lettre ou pour vérifier la pertinence d’une solution déjà proposée. Ce mode de pensée permet également d’exécuter des mouvements précis. Dans cet état, il peut nous arriver d’oublier pourquoi nous agissons, en contrepartie, nous perdons de vue l’objectif global.

La pensée divergente cherche à appréhender le problème dans sa globalité. C’est la technique privilégiée lorsqu’on n’a aucune idée de la façon de réaliser une tâche ou quelles sont les informations pertinentes. Mais c’est aussi la pensée de l’innovation : je connais la méthode, mais j’en cherche une autre.

Pour pouvoir traiter un grand nombre d’informations, notre cerveau doit d'affranchir de plusieurs contraintes. Le langage, les mathématiques, la logique ne s’exercent plus de façon consciente (mais ils fonctionnent encore !). On entre dans un mode de raisonnement intuitif. C’est la pensée privilégiée par les personnes créatives ou rêveuses. Et c’est ce mode de pensée que l’on attribue généralement aux personnes à haut potentiel intellectuel (HPI).

Certains traits de personnalité découlent de la pensée divergente. Vous reconnaissez-vous dans l’une des catégories suivantes ?

  • tendance au hors-sujet ;

  • distraction et déconcentration ;

  • difficulté à choisir ou à fermer des portes ;

  • difficulté à s’adapter aux règles ;

  • lassitude fréquente.

Si vous avez répondu non, rien n’est perdu. La pensée divergente provient du cerveau droit quand la pensée convergente naît dans le cerveau gauche. Autrement dit, nous possédons tous ces deux formes d’intelligence. La question serait plutôt de savoir quand et comment activer l’une ou l’autre.

Quelle est la meilleure façon de penser ?

La pensée convergente constitue donc une pensée de rupture. Elle amène de nouvelles idées et permet de prendre en compte la globalité d’une problématique. Mais elle produit également des solutions approximatives qui ne sont finalement pas toujours utilisables telles quelles. La pensée divergente n’est pas meilleure que la pensée convergente, elle résout des problématiques différentes.

L’hélicoptère peut prendre de la hauteur pour observer une scène dans sa globalité ou voler à basse altitude pour comprendre les détails. Le style dit helicopter view combine la précision de la pensée convergente et la capacité d’analyse de la pensée divergente.

L’idéal consiste donc à pouvoir utiliser l’un ou l’autre des modes de pensée. Comme l'hélicoptère qui ne peut pas voler simultanément à haute et basse altitude, les deux styles s’excluent mutuellement. Il s’agit donc d’adopter suffisamment d’agilité mentale pour passer de l’un à l’autre selon le contexte.

Avec la science, les systèmes de règles et les lois, l’homme a essentiellement développé sa pensée convergente. Ne dit-on pas que « ça irait mieux si tu te concentrais un peu » ? Et le XXe siècle a probablement accentué le phénomène avec les systèmes qualité qui imposent des procédures (très utiles par ailleurs, mais qui ont aussi leurs limites). Si l’on parle autant de la pensée convergente, c’est avant tout parce qu’elle est généralement sous-exploitée.

Les techniques d’idéation proposent souvent des méthodes hybrides telles que le brainstorming. Il s’agit alors de faire un maximum de propositions, sans filtre, sans justification et sans chercher à mesurer leur réalisme. Une phase convergente vient ensuite à évaluer les idées pour identifier la meilleure.

La pensée latérale constitue une autre technique hybride. Elle consiste à suivre un cheminement plutôt convergent. On remet alors en cause une hypothèse pour la remplacer par une idée exotique issue d’une réflexion divergente. Partant de cette nouvelle hypothèse, on reprend un mode de pensée convergent.

Comment développer sa pensée convergente ?

L’équilibre entre pensée convergente et divergente nécessite souvent de donner plus de poids à sa pensée divergente. Et pour cela, il y a quelques points à garder en tête.

1 — Se poser les bonnes questions

Notre façon de nous questionner traduit notre mode de pensée. Les questions du type « comment » appellent une procédure. Elles engagent une pensée convergente. Les questions du type « pourquoi » remettent en cause une affirmation et ouvrent la porte aux alternatives inattendues. Elles permettent la pensée divergente. Les plus malins vont jusqu’à utiliser le « pourquoi pas » pour souligner qu’une idée est bonne jusqu’à preuve du contraire. C’est une forme de présomption d’innocence pour l'intelligence.

2 — Se méfier de nos croyances

La formidable logique de Sherlock Holmes le pousse à dire : « si nous avons éliminé tous les scénarios possibles, c’est donc que le criminel a utilisé une méthode que nous croyons impossible ». Le biais de confirmation nous pousse à ne regarder que ce qui confirme nos croyances et à ignorer le reste. Une idée de rupture n’est décidément pas la bienvenue. Et pourtant, nous gagnerions à accorder de l’attention aux méthodes qui contredisent nos croyances. Pour nous aider, nous pouvons nous demander dans quelles circonstances cette idée étrange serait vraie. On réalise souvent que des ajustements mineurs permettent de lever les points de blocage.

3 — Faire preuve de tolérance

La communication d’idées issues d’un processus divergent est difficile. On a acquis des certitudes sans pouvoir expliquer pourquoi. C’est la contrepartie d’une pensée intuitive. À l’extrême, ce mode de pensée peut engendrer des difficultés d’acceptation des idées, voire de l’individu qui la porte, dans un groupe organisé. Vous avez peut-être déjà assisté à une de ces réunions dédiées à la recherche d’une idée. Et lorsque quelqu’un fait une proposition, c’est trop long, c’est trop cher, ou, pire, le monde n’est pas prêt. On en vient à se demander si les gens veulent vraiment trouver une solution. Nous avons peut-être assisté à la même réunion… La pensée divergente nécessite de la tolérance et de l'ouverture d'esprit.

4 — Rompre avec ses habitudes

Les habitudes créent un sentiment de sécurité. Et notre esprit aime ça. Nous portons à peu près toujours les mêmes vêtements ou mangeons la même chose chaque jour au petit déjeuner. Le penchant de l’être humain pour la facilité, son aversion au risque aussi, l’amène à créer un climat hostile aux nouvelles idées et au changement. Bouleverser ses habitudes et prendre des risques, c’est donner de l’élasticité à sa pensée.




Le mécanisme de la pensée nous réserve donc bien des surprises. La pensée divergente fait partie de ces petits chemins secrets qui nous confèrent une adaptabilité parfois déconcertante, et c’est aussi bien ainsi. Pour la développer, un petit peu d’entraînement suffit, par exemple :

  • changer notre façon de nous questionner ;

  • challenger nos croyances ;

  • faire preuve de tolérance et accepter la différence ;

  • bouleverser nos habitudes.

Vous pouvez en apprendre plus sur le cœur des hommes ici. Mais en attendant, il y a une question que je me pose encore : qu’est-ce que je ferais si…

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À votre succès,

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