Que dois-je faire ? Qu’ai-je fait pour mériter ça ? Pantalon bleu ou noir ? Qui suis-je ? Nous nous posons tous des questions. Et nous oublions parfois qu’une question consiste avant tout à provoquer des réponses. Bien formulées, elles augmentent les possibilités et permettent de mieux choisir. Et à l'inverse, de mauvaises questions nous posent des œillères. La questionologie peut tout changer. Ne vous demandez pas quel est le sujet d’aujourd’hui, c’est justement l’art de se poser les bonnes questions.
Notre état d’esprit conditionne nos résultats
Nos actions constituent le plus gros levier pour améliorer nos résultats. Et le choix de nos actions se trouve à l’intersection de nos désirs et des opportunités offertes par le contexte. Là où les choses se corsent, c’est que nos motivations comme le contexte sont parfois plus subtils qu’ils n’y paraissent…
Si nous percevons une partie du monde qui nous entoure, une part significative des circonstances reste cachée à notre perception. Nous ne connaissons pas tout ce qu’il se passe autour de nous, en particulier lorsqu’il s’agit d’objectifs des gens qui nous entourent.
Nos désirs peuvent être tout aussi mystérieux. Nous avons une idée plus ou moins claire de nos objectifs. Mais qu’en est-il de notre motivation profonde ? Prenons l’exemple d’un sportif qui souhaite remporter une compétition. Cherche-t-il la reconnaissance du public ? Veut-il montrer qu’il reste le plus fort ? Agit-il par amour du sport et du geste parfait ? Peut-être veut-il simplement rendre ses parents fiers. Il ne s’agit plus simplement de gagner, mais d’avancer d’une manière qui le rend heureux et épanoui.
Notre état d’esprit joue un rôle important. En fonction de notre niveau d’énergie, en fonction de notre humeur, en fonction de nos priorités, nous n’allons pas donner la même signification à un même événement ou à un désir. Ces biais influencent mécaniquement nos actions et le plaisir qu’on prend à les réaliser.
Et pour bien comprendre ce que nous cherchons et les opportunités qui s’offrent à nous, les questions doivent être pertinentes. Vous m’aviez vu venir ?
Les différents types de questions
L’école nous apprend à questionner pour tester les autres ou leur demander de justifier leur comportement. Les interrogations prennent des formes telles que « Pourquoi as-tu fait cela ? » ou « Peux-tu me dire quelle est la capitale de l’Ouganda ? ».
Socrate comprend l’importance du questionnement dès l’antiquité. Il le définit comme un « outil de réflexion » et l’utilise pour valider son interprétation du monde. Il formule les questions un peu lourdes, mais très intéressantes, telles que « Quelle hypothèse fais-tu pour conclure qu’il y a une injustice ? ». Cette façon de questionner n’enferme plus les gens dans leurs idées, mais ouvre la porte à d’autres éventualités.
Imaginez simplement que face à un challenge a priori insurmontable on vous demande « Quelle hypothèse faites-vous pour conclure que ce challenge est insurmontable ? » ou, plus couramment, « Que faudrait-il pour réussir ? »
La société a créé d’étranges phrases réflexes que nous utilisons de façon impromptue : « Pourquoi est-ce que ça n’arrive qu’à moi ? », « Pourquoi y a-t-il autant de * !#§! ? ». Si tant est qu’elles puissent avoir une réponse, ces questions ne nous aident pas à mieux agir.
Les différents types de questions amènent à des processus mentaux différents. Certains nous challengent, poussent notre réflexion et nous aident à adopter des comportements plus pertinents. D’autres transfèrent les responsabilités sur les autres et nous privent discrètement de notre pouvoir d’agir.
Et donc vous vous demandez sans doute « Quelles sont les caractéristiques d’une bonne question ? ».
L’art de se poser les questions puissantes
L’art de poser des questions constitue un vaste domaine, mais on distingue quelques grands principes.
Nous donner les moyens de changer
Une question devient réellement un outil de progression lorsqu’elle challenge :
notre perception (elle nous permet d’envisager d’autres solutions) ;
notre état d’esprit (elle nous transmet l’énergie pour avancer) ;
notre comportement (elle nous aide à mieux choisir et à agir) ;
Amener l’attention sur les choses constructives
Notre cerveau cherche toujours une réponse. Si tout va bien, mais que je vous demande « où avez-vous mal ? », vous allez scanner votre corps à la recherche de la moindre douleur qui ne manquera pas de se réveiller. Si je vous dis « Quelle est la plus belle chose qui soit arrivée aujourd’hui », vous trouverez des choses positives même dans une dure journée. Et si je vous dis « Qu’est ce qu’il faut pour que votre idée marche » ?
Nous aider à comprendre
Une question qui nous pousse à analyser et comprendre une situation ouvre plus de perspectives qu’une question qui demande de la résumer. Privilégiez des questions telles que « Pourquoi en sommes-nous arrivés là ? » plutôt que « que se passe-t-il ? ».
Prendre conscience de ses mécanismes internes
Frédéric Falisse, expert en questionologie, recommande d’utiliser le doublage du verbe pour prendre conscience de ses mécanismes internes. Il prend l’exemple de quelqu’un qui manque de confiance et qui évoque la peur d’échouer. Le doublage du verbe consiste alors à demander « De quoi as-tu peur lorsque tu as peur ? ». On comprend alors les associations d'idées qui induisent la peur. Et la technique marche pour toutes les situations « De quoi as-tu envie lorsque tu as envie de gagner ? » « Que veux-tu créer quand tu crées ? »…
Transférer de l’énergie
Pour changer notre état d’esprit en cas de coup dur, une question doit transférer de l’énergie. On pourrait se demander « qu’y a-t-il de positif dans ce problème ». Mais la forme n’est pas tellement vendeuse. Choisissez vos mots et préférez des tournures comme « Pourquoi ce challenge va-t-il me rapprocher de mon objectif ».
Plusieurs critères permettent de définir une bonne question. Mais au final, ce qui distingue une formule pertinente, c’est la qualité de la réponse. Si la réponse permet à la personne qui se questionne de monter en énergie, d’inspirer de nouvelles pistes de réflexion ou d’agir dans le respect de ses valeurs, c’est une question puissante.
Petite liste de questions efficaces
Vous constatez que vous devez relever un challenge. Commencer par vous demander quelles sont les 7 questions à se poser avant de commencer. Einstein lui-même disait que si on lui donnait une heure pour résoudre un problème vital, il utiliserait 55 minutes pour s’interroger et 5 minutes à chercher la réponse.
Vous vous sentez tendu, stressé, vous bouillez intérieurement ou vous avez simplement du mal à trouver un sommeil de qualité, cherchez les belles réussites de votre journée. Rien ne vaut la gratitude. Ce sera plus efficace que de ressasser la todo list du lendemain.
Vous ne savez pas si vous faites le meilleur choix, demandez vous quelle option vous honore et vous rapproche le plus de votre idéal.
Pour mieux comprendre vos motivations, vous pouvez utiliser des questions comme :
Qu’est-ce que je recherche vraiment ?
Qu’est-ce qui me pousse à atteindre ce but ?
Qu’est-ce que je souhaite accomplir dans ma vie ?
Pour monter en énergie, vous motiver et augmenter votre envie d’avancer :
Qu’ai-je appris aujourd’hui ?
En quoi ai-je progressé ?
Pourquoi suis-je une belle personne ?
Pour agir plus précisément (et avoir moins de regrets) :
Quelle est la meilleure chose que je puisse faire ?
Comment vais-je utiliser cette information ?
Est-ce que cette action m’honore ?
Quelle action me donnera le plus de résultats aujourd’hui ?
Vous savez maintenant formuler une question pour ouvrir un maximum de perspectives et vous donner de l’énergie. N’hésitez pas à vous en servir. Elles peuvent aussi aider votre entourage à rentrer dans un mécanisme de pensées constructives.
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Mais avant que vous partiez consulter un article étonnant, je voulais juste savoir… Qu’allez-vous mettre en œuvre cette semaine pour obtenir de meilleurs résultats ?
Adrien
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